Nous étions en sortie scolaire. Je déteste les sorties scolaires. A chaque fois, on s'ennuie et on a mal aux jambes à force de marcher. Nous étions dans une forêt. Je n'ai jamais été rassurée dans les forêts. Il faut dire que je suis un peu peureuse... Nous étions plus précisément dans une sortie d'SVT ; pour voir des arbres ou je ne sais quoi. Super, je déteste la SVT... Le groupe s'arrêta et en suivant mon amie Lucie qui se faufilait devant ; j'aperçus un immense arbre. Il fallait admettre qu'il n'était pas comme les autres celui-là. Il était vraiment gigantesque. Apparemment, d'après notre guide, il faisait plus de cinquante mètres. Son tronc était énorme. Je n'avais jamais vu de chêne aussi grand. Le guide continuait ses explications ; mais je ne l'écoutais déjà plus. Plus loin, j'apercevais à travers des branches de petites fraises. J'adorais les fraises. Celles-ci étaient surement des fraises sauvages. Je me demandais ce qui les différenciait des fraises normales. Avaient-elles le même gout ? Au bout de quelques secondes ; je n'y tins plus. Discrètement, je disparus dans la nature. Arrivée près des fraises, j'en découvris une petite vingtaine. J'en goûtai une. Elle était délicieuse. Puis j'en mangeai une autre ; puis une autre. Elles étaient un peu plus sucrées que les habituelles. Sans m'en rendre compte, j'en mangeai encore et encore ; m'éloignant de plus en plus. Je ne pouvais plus m'arrêter. Et puis, ils étaient tous si passionnés par leur arbre qu'ils y passeraient des heures et ne remarqueraient même pas que je m'étais absentée quelques minutes.

Je m'arrêtai enfin, consciente que j'allais me créer des problèmes si je restais trop ici. Je me faufilai à travers les branches vers l'endroit d'où je venais. Je dus bifurquer un peu car j'eus l'impression de mettre un petit peu plus de temps au retour qu'à l'allée. Mais lorsque j'arrivai à l'arbre que j'aurai reconnu entre milles ; ils n'étaient plus là. Oui, j'étais seule ; les élèves, les accompagnateurs, le guide ; ils étaient repartis.

Je me mettais à paniquer. Qu'allais-je faire ? Je parcourus les environs de l'arbre en les appelants. Mais ma voix raisonnait dans le vide. J'essayais de me clamer. Rien n'était perdu. Peut-être allaient-ils me retrouver plus tard ? Le temps qu'ils se rendent compte de ma disparition puis qu'ils me cherchent... Maman m'avait souvent dit lorsque j'étais petite, que la meilleure chose à faire quand l'on se perdait dans un magasin ; c'était soit d'aller dans l'allée principale, soit d'aller au dernier endroit où l'on s'était vu. Or, dans mon cas, il y avait peut-être pas d'allée principale, mais le dernier endroit où j'étais avec eux était le grand chêne. Il fallait que j'y retourne. Lucie serait très bien quand elle m'a vue pour la dernière fois. C'était peut-être ma seule chance de ne pas me perdre plus encore.
Oui mais voilà ; je ne le retrouvais plus. J'errais dans les bois à sa recherche, en vain. J'essayais de me repérer, mais à mes yeux, tous se ressemblait. J'étais complètement perdue...


Depuis combien de temps étais-je là, perdue dans les bois ? Je l’ignorais. Le soleil se couchait désormais et, petit à petit, la forêt devenait de plus en plus sombre. Et qui dit sombre dit inquiétude dit panique dit peur grandissante qui dit encore plus égarée et éloignée de l’arbre. Tout semblait sans fin. Où étais-je désormais ? J’avais marché, dans l’espoir qu’avec de la chance, peut-être que je finirai par tomber dessus. J’aurai peut-être dû regarder où se couchait le soleil. Le soleil se couchant à l’Ouest, j’aurai su où était l’Ouest. Cela ne m’aurait en aucun cas avancé mais ça m’aurait au moins rassurée un peu. Mais de toute façon, c’était trop tard ; le soleil était couché, même s’il ne faisait pas encore totalement noir. Mais ça ne saurait tarder j’en avais consciente… Mais pourquoi avait-il fallut que je m’arrête manger ses maudites fraises ? J’avais l’impression d’être dans un cauchemar. Je pouvais désormais apercevoir la lune dans le ciel. C’était un soir de pleine lune. Super… J’écartai des branches qui me barraient le chemin, m’écorchant les bras. Désespérée, je continuai mon chemin en quête du grand chêne.

[... Elle a marché, marché, et là, elle vient de courir parce qu'elle avait peur d'une chauve-sourie. Elle est tombée, et, exténuée, elle est restée part terre ^^.]

J'entendis un petit craquement et relevai doucement la tête. Un loup se tenait devant moi. Il avait un long poil entièrement noir et des yeux ambrés. Étrangement je n'en avais pas peur. Non j'étais même comme... rassurée. Mes idées semblaient brouillées. J'étais comme sans vie, comme inconsciente. Le loup se pencha vers moi, me renifla. Il se mit alors à briller et, aveuglée, je fermai les yeux l'espace d'une à deux secondes. Mais lorsque je rouvris les yeux, le loup avait disparu et à sa place se tenait un homme. Pourtant, aucun craquement ne s'était fait entendre. Je regardai l'inconnu. Il avait des cheveux noirs et des yeux couleurs ambrés. Alors, je compris. Il se pencha et me prit dans ses bras. Doucement, je sombrai dans le néant, ou autrement dit, l'inconscience. Mais je savais, je savais. Le loup. L'inconnu était le loup. Le loup c'était transformé en homme. Même si je n'avais pas toute ma tête ; même si cela parait extraordinaire et impossible, je savais ce que j'avais vu. D'ailleurs si j'avais tort, pourquoi le loup aurait il briller ? Et pourquoi sans aucun bruit il était parti et l'inconnu était arrivé ?